Le Congo est-il une jungle ?

Le Congo est-il une jungle ?

Pour la première fois de son histoire, la communauté possédait désormais l’autorité légale de posséder et de gouverner la forêt dans laquelle elle vit. Deux ans plus tard, les premiers signes suggèrent que la propriété communautaire pourrait devenir un outil puissant pour stopper le déclin de la forêt tropicale du bassin du Congo, tout en réduisant la pauvreté dans l’une des régions les plus pauvres du monde. Toutefois, les recherches de M.

Lewis ont révélé que le changement climatique, qui se traduit par une augmentation de la chaleur et de la sécheresse, réduit la capacité de la forêt tropicale à absorber le dioxyde de carbone. L’étude, qui a porté sur 135 625 arbres répartis sur 244 parcelles africaines dans 11 pays, a révélé que les arbres du bassin du Congo, dont la croissance a été étouffée par les conditions climatiques extrêmes, ont commencé à perdre leur capacité à absorber le dioxyde de carbone dès 2010.

Les arbres du bassin du Congo, dont la croissance a été étouffée par des conditions climatiques extrêmes, perdent leur capacité à absorber le carbone. Le nombre d’arbres dans la jungle diminue. Les plantations d’huile de palme, l’exploitation forestière et l’exploitation minière sont des exemples d’activités industrielles qui contribuent à la déforestation tout en empiétant sur les habitats des animaux et en perturbant l’équilibre des écosystèmes.

La perte de forêt pluviale primaire dans le bassin du Congo a plus que doublé entre la première et la seconde moitié de la période 2002-2019, selon l’analyse des données satellitaires de Global Forest Watch, une initiative du World Resources Institute. Au total, 590 000 hectares ont été perdus en 2019.

Malgré ces défis, les spécialistes de la foresterie communautaire pensent que la stratégie de la RD Congo est un pas en avant par rapport aux projets comparables entrepris dans les pays voisins comme le Cameroun, le Gabon et la République centrafricaine.

Les responsables gouvernementaux, contraints par des réglementations strictes visant à prévenir les malversations dans l’un des pays les plus corrompus au monde, se plaignent également que le financement limité constitue une pierre d’achoppement. Bien qu’il possède la deuxième plus grande forêt tropicale du monde, le bassin du Congo ne reçoit que 11 % des précipitations mondiales, selon une étude.

Les zones tropicales reçoivent 5 % de l’aide internationale pour la protection de la nature et la gestion durable des forêts, contre 34 % dans le bassin de l’Amazone et 54 % dans le bassin de l’Asie du Sud-Est. Dans le même temps, les populations indigènes devraient bientôt voir leurs droits fonciers reconnus légalement par l’État. En vertu de la loi générale sur la propriété de 1973, toutes les terres du pays appartiennent au gouvernement.

La mesure, qui a été ratifiée par l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo en novembre 2020 et devrait être approuvée par le sénat du pays en mars 2021, garantira non seulement les droits fonciers des communautés autochtones, mais leur fournira également une éducation et des soins de santé gratuits.

Les émissions liées au reportage de cet article comprennent 5 kg de CO2 provenant d’un voyage en moto, ainsi qu’un voyage aller-retour de 300 miles en bateau le long du fleuve Congo, pour lequel aucune estimation précise des émissions n’est connue. Les émissions numériques de cet article varient entre 1,2 et 3,6 grammes de CO2 par page visitée. Pour en savoir plus sur la façon dont nous avons calculé ce chiffre, cliquez ici.

Faits

Le bassin du Congo est l’une des régions sauvages les plus importantes du monde. Il s’agit de la deuxième plus grande forêt tropicale du monde, couvrant 500 millions d’acres, et est plus grand que l’Alaska. Mosaïque de rivières, de forêts, de savanes, de marécages et de forêts inondées, le Bassin du Congo regorge de vie. La région abrite des gorilles, des éléphants et des buffles.

Le bassin du Congo s’étend sur six pays : le Cameroun, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, la République du Congo, la Guinée équatoriale et le Gabon. Plus de 75 millions de personnes vivent dans le bassin du Congo, qui est habité par l’homme depuis plus de 50 000 ans et lui fournit de la nourriture, de l’eau douce et un abri.

Il existe près de 150 groupes ethniques distincts et le peuple Ba’Aka de la région est l’un des représentants les plus connus d’un ancien mode de vie de chasseur-cueilleur. Leur survie et leur bien-être sont inextricablement liés à la forêt.

Menaces sur la forêt tropicale du Congo

Pour l’avenir, les plus grandes menaces pour la forêt tropicale du Congo proviennent des plantations industrielles, notamment pour la production d’huile de palme, de caoutchouc et de sucre. En comparaison avec l’Asie du Sud-Est et l’Amazonie, les arbres du bassin du Congo sont plus hauts et moins denses, selon les recherches. Pour conserver les derniers grands singes d’Afrique, une révolution agricole est nécessaire.

Depuis 2005, jusqu’à 227 000 kilomètres carrés en Afrique subsaharienne ont été acquis pour des concessions agricoles et forestières à grande échelle, soit une superficie équivalente à celle du Ghana. Et d’autres concessions sont en préparation.