Pourquoi les choanoflagellés ne sont-ils pas des animaux ?

Pourquoi les choanoflagellés ne sont-ils pas des animaux ?

Des indices sur la naissance du règne animal chez un prédateur unicellulaire

Leur long flagelle les pousse dans l’eau tout en créant un courant qui facilite la collecte des bactéries et des particules alimentaires dans le collier de 30 à 40 filaments en forme de tentacules situé à une extrémité de la cellule.

En comparaison avec les occupants plus grands et plus charismatiques des eaux, tels que les homards, les poissons, les calmars et les baleines, leur existence est bien maigre.

La plupart des organismes étaient minuscules, atteignant à peine un millimètre, et unicellulaires au cours des 2,5 premiers milliards d’années de vie sur Terre. De nombreux types de formes vivantes plus grandes, comme les champignons, les mammifères et les plantes, se sont développés séparément de leurs ancêtres unicellulaires.

L’évolution de la multicellularité a été une étape cruciale dans l’évolution de chacun de ces groupements puisqu’elle a permis l’émergence d’animaux beaucoup plus complexes dans lesquels les différentes cellules pouvaient effectuer des tâches différentes. Et l’avènement d’espèces plus grandes a déclenché des bouleversements écologiques majeurs qui ont modifié l’aspect de la planète.

Les scientifiques souhaitent savoir comment les hommes sont passés d’un mode de vie unicellulaire à un mode de vie multicellulaire. Dans le cas des animaux, la reconstitution d’événements qui se sont produits il y a plus de 600 millions d’années est un énorme problème. Dans un monde idéal, on disposerait de spécimens avant et après l’incident. Cependant, l’ancêtre unicellulaire des animaux, ainsi que les premiers animaux, ne sont plus en vie. Par conséquent, les données doivent être recueillies auprès de sources vivantes.

Les microbes abondent dans la terre, et nous consacrons beaucoup de temps et d’efforts à les empêcher d’entrer dans notre corps. C’est une leçon d’humilité que de penser que nos lointains cousins flottent toujours dans cette minuscule soupe.

Aperçu de la présentation

S. rosetta est un choanoflagellé qui peut vivre comme un organisme unicellulaire ou produire des colonies multicellulaires. Son cycle de vie peut être assez compliqué ; il peut former de longues colonies en chaîne, des colonies sphériques appelées rosettes, ou exister sous diverses formes unicellulaires. Dans la deuxième partie de son exposé, Mme King explique pourquoi elle a choisi S. rosetta comme modèle simple d’origine animale. Elle a examiné comment les rosettes se développent et comment les cellules à l’intérieur d’une rosette adhèrent les unes aux autres après avoir surmonté la difficulté technique d’obtenir S. rosetta pour produire des rosettes en laboratoire. Elle a également posé la question intrigante suivante : “Qu’est-ce qui contrôle la formation des rosettes ?”. La formation des rosettes semble être régulée par les lipides produits par les bactéries ambiantes que S. rosetta consomme. Cette découverte vient s’ajouter à l’ensemble des connaissances sur la façon dont les micro-organismes influencent le comportement d’autres animaux, y compris les humains.

Introduction

Des milliers, voire des milliards de cellules collaborent à chaque élément de l’existence animale, de la morphologie à la physiologie et au comportement. L’état multicellulaire est établi chez presque toutes les créatures à chaque génération par des divisions en série d’une seule cellule fondatrice, le zygote. Les cellules filles créées par ces divisions changent de forme, se déplacent et se connectent ou se détachent sélectivement pour donner naissance à la forme corporelle adulte par le biais de la morphogenèse, qui est contrôlée à la fois par le génome et l’environnement. Parallèlement, la répartition du travail entre les types de cellules finaux est définie par un processus de différenciation cellulaire sous un contrôle spatio-temporel étroit. Chaque animal sur terre dépend de la bonne exécution de cette chorégraphie cellulaire, qui se répète à chaque génération.

Malgré l’importance de la multicellularité et de la différenciation cellulaire dans la vie animale, on sait peu de choses sur leurs origines. À quoi ressemblaient les ancêtres unicellulaires des animaux ? Quels mécanismes chimiques sous-tendent la multicellularité et la différenciation cellulaire, et comment et quand ont-ils évolué ? Les progéniteurs unicellulaires des animaux présentaient-ils des caractéristiques qui ont contribué à l’évolution précoce de la multicellularité ? Cet héritage unicellulaire a-t-il, par ailleurs, contraint la forme et la fonction des premiers ancêtres des animaux ?